Patrimoine local

L’église

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Les moines de Marmoutiers se sont installés à Mesland vers 1048. Ils y construisirent une première église puis, après 1060, celle que nous connaissons. Un clocher massif domine le bâtiment et tout l’effort de décoration a été apporté au portail roman, célèbre pour les vingt-sept barbus sculptés sur ses claveaux et les griffons des colonnes, d’inspiration orientale. L’ensemble matérialise le passage de la mort à la résurrection.

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Dans un piètre état après la Révolution, l’église fut restaurée en 1813 et entièrement remodelée intérieurement en 1859 dans le style du XIXème siècle. On peut y voir une admirable Vierge à l’enfant du XVIème, en marbre blanc, attribuée à l’atelier de Michel Colombe, un crucifix en bois du XVème et une statue en bois polychrome de la Vierge assise tenant l’Enfant sur ses genoux, que l’on peut dater du XIIIème siècle.


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Cette statuaire nous rappelle que l’église est dédiée à Notre-Dame.

L’ancien cimetière qui s’étendait alentour est devenu une agréable place, ombragée par de gros marronniers.

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La Perdrière

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Trois entrepreneurs flamands, les deux frères de Comans et François de la Planche, furent recrutés dès 1595 par Sully pour créer une manufacture de tapisserie à Paris. Un privilège d’exclusivité de 25 ans fut accordé par Henri IV en 1607, avec une aide de 100 000 livres tournois. Les ateliers avaient été transférés en 1603 dans les bâtiments de la teinturerie de la famille Gobelin, et en 1661 Louis XIV rattacha la manufacture à l’Etat sous le nom de “Manufacture des Gobelins“.

Les frères Comans s’associèrent aussi pour l’assèchement des marais de Saintonge, à Tonay-Charente, où ils se constituèrent plusieurs domaines. Ils firent venir des colonies d’ouvriers flamands spécialistes de l’assèchement et des travaux hydrauliques ; ils travaillèrent notamment à Brest, Rochefort, La Rochelle et Marseille. Ces équipes furent aussi employées à la restauration des levées le long de la Loire, à la régulation de la vallée de la Cisse et à l’assainissement des marais entre Blois et Amboise.

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C’est à cette occasion que le fils de l’un deux, Thomas de Comans, seigneur d’Astry, épousa Jeanne Anne Forget, une des deux héritières du château de l’Esbat à Monteaux. D’après la tradition orale, il acheva pour sa femme et sa belle-soeur la construction du château et fit reconstruire par ses maîtres charpentiers de marine les bâtiments de la ferme de la Perdrière appartenant à la famille Forget. La forme de la charpente, en coque de navire retournée, rappelle l’origine de ces charpentiers hollandais.

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Suffisamment riche, Thomas de Comans renonça à ses droits à Monteaux, ce qui explique que la Perdrière soit restée attachée au château de l’Esbat, propriété de la famille Crouy-Chanel.

Pour les bâtiments de France, cette extraordinaire charpente serait l’oeuvre de Philibert Delorme, architecte de la seconde Renaissance.

(extrait de l’article rédigé par Michel de Maurin pour le bulletin municipal 2004 et intitulé : “La Perdrière – Bâtiments construits en 1630/1635 ?”)